
L'église médiéval romane de Salles (XI ème XII ème siècle) est placée sous le vocable de Saint Martin.
Elle avait le titre paroissial de prieuré-cure Saint Martin qui dépendait de l’abbaye d’Airvault (au nord de Parthenay). Le curé de la paroisse résidait donc à Salles dans le logis se trouvant toujours à droite de l'église au grand portail gris. De fait, l'église Saint Hilaire de Toulon (Salles-en-Toulon de nos jours) bien plus imposante de nos jours, n'était en fait qu'une annexe ne possédant ni ciboire ni ornements sacerdotaux. Cette situation de fait déplaisait fortement aux habitants de Toulon dont l'animosité serait justement à l'origine de la réduction de taille de l'église St Martin de Salles.
L’histoire commence en 1756 lorsque le vieux curé Pierre Andrault décide après en avoir avisé l’évêque de Poitiers de fermer l’église St Hilaire de Toulon et de n’exercer son office que dans l'église St Martin de Salles.
"Quoi ? " se disent les habitants de Toulon… "jeter un interdit sur notre humble église sans même être prévenus !". Indignés et à juste titre ils décident, avec l’aide de Messire Jean François Antoine de la Haye Monbault, seigneur baron de Morthemer d’interjeter appel pour abus en la cour du Parlement de Paris.
En 1763 toujours pas de décision. Le curé célèbre désormais les messes sans respecter ni horaire ni calendrier, n’est jamais là quand on a besoin de lui à Toulon pour les décès ou les baptêmes ! Vous imaginer les conséquences par exemple pour les enterrements. De plus les enfants du catéchisme sont employés par le curé pour bécher ses vignes, voiturer des pierres etc..
Tout est dit devant le notaire Barbot de Morthemer ! Ouf ! Le 5 avril 1768 le prieur-curé Andrault a le bon goût de rendre son âme à Dieu.Tout va rentrer dans l’ordre avec le nouveau curé André Voyer ou à peu près.

Le fronton actuel et son clocheton ont été construits sans doute dans la 1ère partie du 19ème siècle en murant le chœur côté nef, ce qui fait dire à ceux qui ignorent ce drame qu'il ne s'agit que d'une “chapelle”.
L'originalité de cette église réside désormais en son chœur dont l'autel et la balustrade sont restés dans leur jus, l'autel resté accolé au mur du chevet et non pas déplacé et tourné vers les fidèles comme édicté par les directives des suites du Concile Vatican II (après 1965).