Le château date du XIIe siècle. Il a fait l'objet d'une restauration abusive par l'architecte Boeswillwald, disciple de Viollet-le-Duc au XIXe siècle. Il est inscrit comme Monument Historique depuis 1927 d'abord pour le donjon, puis pour l'ensemble des bâtiments depuis 2008.De nombreux hauts personnages se sont succédé pour en marquer son histoire :
> Jean (ou John) Chandos est un chevalier anglais qui contribua largement aux symboliques défaites françaises de Crécy et
surtout de Poitiers. Il fut le chef des forces d'occupation qui s'installèrent dans les provinces du sud-ouest de la France cédées par le traité de Brétigny. Devenu connétable d'Aquitaine après l'arrivée du Prince Noir, il mourut le 1er janvier 1370 à Morthemer après avoir combattu en Poitou les troupes de Charles V et de Du Guesclin.
Jusqu'à la Révolution, trois grandes familles vont posséder le château et les terres, par le jeu des héritages Sources Yvette Bourumeau).
> La Famille « Morthemer » qui appartient à la Maison des vicomtes de Châtellerault. Depuis 936, sous le prénom d'Engelelmus ou Ingelelme, les « Morthemer » sont cités comme signataires, donateurs ou souscripteurs, dans de nombreuses chartes d'Abbayes.
> La famille « Sénéchal » a occupé le château de Morthemer sous le règne des Capétiens puis des Valois, c'est-à-dire de Louis IX (St-Louis) jusqu'à Charles VI. La famille « Taveau » par Jean Taveau (vivant en 1.347) qui était conseiller du Duc de Berry : Jean de France. Le fils de Jean Taveau, Guillaume 1er était Sénéchal d'Olivet, Sire de Clisson et de Belleville, Connétable de France.
> Les « Taveau » restèrent plus de trois siècles, propriétaires de Morthemer. Ils vécurent le règne des Valois : de Charles VI à Henri III, puis des Bourbons : de Henri IV à Louis XVI.
De la Révolution à nos jours…
> Louis, Frédéric, Guillaume de Soubeyran-Reynaud épouse Josèphe, Hortense de Savary de Rovigo, fille du Général Savary de Rovigo, Ministre de Napoléon 1er. Le titre de « baron » sera attribué à Louis, Frédéric, par lettres patentes du roi Louis-Philippe. Leur fils : Jean-Marie, Georges prendra la succession.
> Le baron Georges de Soubeyran.
Entré à 22 ans au Ministère des Finances, il devient, 10 ans après, sous-gouverneur du Crédit Foncier.
Principal animateur d’un groupe de banquiers, ce médiatique personnage est le précurseur de la
mondialisation. Il se retire de la politique après la Guerre de 1870, mais, pour son propre compte, il
crée ou participe à la fondation de : banques, organismes de crédit, compagnies d’assurances, etc…….
Il participe à tous les grands projets industriels de l’époque, tant en France qu’à l’étranger.
Mais en Février 1894, le Tribunal de Commerce de la Seine prononce la faillitte de la Banque d’Escompte de Paris où des irrégularités ont été relevées dans le Bilan. Le baron est arrêté, puis relaché.
On liquide ses biens : hôtels particuliers, écurie de course, etc….. Sa fortune est considérable.
C’est grâce à cette fortune que le Baron Jean-Marie, Georges de Soubeyran pourra faire restaurer, à ses
frais, le château et l’église de Morthemer par Emille Boeswillwald.
> Le conte Etienne de Beauchamp.
Le malheur s’acharne sur lui, puisqu’il perd ses 2 enfants (11 ans et 17 ans) et sa femme (26 ans). Alors, il se consacre aux autres et devient, à la séparation de l'église et de l'état, en 1905, et pour éviter l'inventaire, il devient locataire de la grotte de Lourdes et président de l’Hospitalité de Notre-Dame de Lourdes, à laquelle il se dévoue durant 75 ans.
> Le baron Edmond de Werbrouck.
Gros industriel belge, fondateur de la banque de Paris et des Pays-Bas, dont la famille a été anoblie par lettres patentes en 1779. Leur fille Yolande deviendra propriétaire de Morthemer.
A ce jour le château appartient à un descendant de la branche cadette des Taveau : Antoine Duchalard de Taveau.
